mercredi 10 septembre 2014

Tango Flamenco (ARMIK)

mercredi 13 mars 2013

De l'interprétation des inventions (mon nouveau livre à paraître)

EXTRAIT CHOISI

[...]Lorsque nous regardons dans le ciel l’hirondelle voler, nous sommes éblouis par ses exploits. Mais cela ne veut-il pas dire qu’avant la matérialisation de l’avion, un jour, l’homme aussi allait voler dans le ciel ? Nos inventeurs ont sûrement eu cette vision des choses. Aujourd’hui plusieurs sortes d’avions volent dans notre ciel, chacun portant un nom spécifique. Ces avions transportent l’homme d’un continent à l’autre en un temps record. Mais ces continents que l’avion traverse sont constitués de races différentes. Est-ce que cela ne vous dit pas quelque chose ? A l’instar du poète de la Négritude Léopold Sedar Senghor, je dirai que l’arrivée de l’avion a pour but de préparer le brassage des différentes races composant notre planète. Bien avant l’arrivée des différents moyens de locomotion que nous connaissons, l’homme vivait en vase clos, les mariages ne se passaient pas loin de nos villages ; se marier à une personne d’ethnie différente était hors de question. Maintenant l’Homme doit comprendre que nous vivons l’ère de l’ouverture et, qu’agir ainsi, sera aller contre le dessein de Dieu. Mais s’ouvrir à l’autre ne veut pas dire se dénaturer, mais prendre chez ce dernier ce qui est positif. La problématique ici est que le combat est individuel. Mais une fois de plus, sachez que Dieu dans toute chose nous assiste, que ce soit directement ou par personne interposée. [...]

Pp. 23-24.


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samedi 9 mars 2013

Un extrait de la Préface de René Maran

 Lecteurs et lectrices, aujourd'hui vais-je laisser la place à mon maître, mon auteur de chevet René Maran de vous montrer la profondeur de son talent rien qu'à partir de  quelques extraits de sa brillante préface inaugurant Batouala!  

Goncourt oubliés 4 : René Maran, 1921  "  Honneur du pays qui m'a tout donné, mes frères de France, écrivains de tous les partis ; vous qui, souvent, disputez d'un rien, et vous déchirez à plaisir, et vous réconciliez tout à coup, chaque fois qu'il s'agit de combattre pour une idée juste et noble, je vous appelle au secours, car j'ai foi en votre générosité. Mon livre n'est pas de polémique. Il vient, par hasard, à son heure. La question « nègre » est actuelle. Mais qui a voulu qu'il en fût ainsi ? Mais les Américains. Mais les campagnes des journaux d'outre-Rhin. [...]
     Mes frères en esprit, écrivains de France [...]. Que votre voix s'élève ! Il faut que vous aidiez ceux qui disent les choses telles qu'elles sont, non pas telles qu'on voudrait qu'elles fussent. Et plus tard, lorsqu'on aura nettoyé les suburres coloniales, je vous peindrai quelques-uns de ces types que j'ai déjà croqués, mais que je conserve, un temps encore, en mes cahiers. Je vous dirai qu'en certaines régions, de malheureux nègres ont été obligés de vendre leurs femmes à un prix variant de vingt-cinq à soixante-quinze francs pièce pour payer leur impôt de capitation. Je vous dirai... Mais, alors, je parlerai en mon nom et non pas au nom d'un autre ; ce seront mes idées que j'exposerai et non pas celles d'un autre. Et, d'avance, des Européens que je viserai, je les sais si lâches que je suis sûr que pas un n'osera me donner le plus léger démenti. Car, la large vie coloniale, si l'on pouvait savoir de quelle quotidienne bassesse elle est faite, on en parlerait moins, on n'en parlerait plus. Elle avilit peu à peu. Rares sont, même parmi les fonctionnaires, les coloniaux qui cultivent leur esprit. Ils n'ont pas la force de résister à l'ambiance. On s'habitue à l'alcool. Avant la guerre, nombreux étaient les Européens capables d'assécher à eux seuls plus de quinze litres de pernod, en l'espace de trente jours. Depuis, hélas ! j'en ai connu un qui a battu tous les records. Quatre-vingts bouteilles de whisky de traite, voilà ce qu'il a pu boire en un mois.
     Ces excès et d'autres, ignobles, conduisent ceux qui y excellent à la veulerie la plus abjecte. Cette abjection ne peut qu'inquiéter de la part de ceux qui ont charge de représenter la France. Ce sont eux qui assument la responsabilité des maux dont souffrent, à l'heure actuelle, certaines parties du pays des noirs. C'est que, pour avancer en grade, il fallait qu'ils n'eussent « pas d'histoires ». Hantés de cette idée, ils ont abdiqué toute fierté, ils ont hésité, temporisé, menti et délayé leurs mensonges. Ils n'ont pas voulu voir. Ils n'ont rien voulu entendre. Ils n'ont pas eu le courage de parler. Et à leur anémie intellectuelle l'asthénie morale s'ajoutant, sans un remords, ils ont trompé leur pays.
     C'est à redresser tout ce que l'administration désigne sous l'euphémisme d'« errements » que je vous convie. La lutte sera serrée. Vous allez affronter des négriers."

Tiré de Batouala, le véritable roman nègre de René Maran, prix Goncourt de littérature en 1921.