Mon univers familial

A LA DECOUVERTE DE LA FAMILLE ORY  ET MES DEDICACES

         Nous sommes originaires du village appelé Petit-Yapo regroupant trois gros villlages (Abbéguié, Yapokpa et Dioulakro), situé à quelque 70 km environ d’Abidjan, dans la Région de l’Agneby ayant pour capitale Agboville. Abbéguié  est le village de mon père, Ory Diéké Bernard, né en 1929, tandis que Yapokpa, celui de ma mère, Hélène Houssou, née en 1933.
         Papa Ory et maman Houssou ont eu de leur lien matrimonial 8 enfants, dont l’aînée Ory M’Boua Simone  est à Lyon (France), Ory Denon Delphine dont la mère est de Bongouanou, dans la Région du Moronou, Ory Angoran JérômeOry Léontine  (d’une mère différente), Ory Arriesso AntoinetteOry Agbo Constant  (le narrateur), Ory Okpo  PhilippeOry Auyé ClaireOry Chonon Brigitte  et la dernière Ory Episso Anastasie.
         Mon père eut pour condisciples d’écoles les Léon Konan Koffi, Kei Boguinard, Ange Barry Batesti, Jean Konan Banny et l’écrivain Nazi Boni. Leur école commune était l’EPS de Bingerville. C’est à travers lui que j’ai connu l’épisode de l’Aventure 46, ce voyage organisé par un certain Félix Houphouët Boigny pour les élèves de l’Afrique de l’Ouest devant aller continuer leurs études en France…
         Commis expéditionnaire dans les années 1950, il embrassa la carrière de Greffier en Chef jusqu’à sa mort  en 1991, à Petit-Yapo, dans des conditions assez mystérieuses, n’ayant pu jouir normalement de sa retraite. A peine 5 années !
         Quant à ma mère, elle demeura une courageuse ménagère, rompue aux choses commerciales. Calme et respectueuse, quelques traits de mon caractère viennent d’elle.
         Mon roman autobiographique « A la croisée des souvenirs » qui est en chantier, vous parlera mieux de cette famille…
         Mon père faisait partie de ces rares fonctionnaires qui n’aimaient pas la magouille et qui était respectueux vis-à-vis d’autrui, quel que soit son rang social. De temps à autre, lors de nos différentes causeries, il me racontait de petites anecdotes qui étaient pleines de sagesse.
         Il me disait qu’un jour qu’il devait aller voir l’un de ses amis, haut responsable dans l’administration ivoirienne, il s’était mis dans le rang en attente. Et comme son ami était sorti un moment et qu’il l’y avait aperçu, il l’avait fait appeler et, une fois dans son bureau,  l’avait sermonnée de la sorte :
« Mon cher Ory, tu déconnes !
-         Pourquoi ? lui avait demandé mon père.
-         Nous sommes quand même des condisciples d’école ! Dis-toi qu’ici c’est chez toi.
-         Mais non, ce n’est pas comme ça que doit marcher l’administration ! Et si tous les condisciples d’école se mettaient à faire ainsi, que sera le sort des administrés ? »
         Quel formidable père qui préférait la justice à l’injustice !
         Une autre des anecdotes qu’il me raconta fut celle liée à une de ces affectations. Généralement, mon père n’aimait pas interférer dans tout ce qui avait pour épine dorsale l’administration. Mais pour au moins une première fois, parce qu’il voulait qu’on l’affectât dans une ville plus proche d’Agboville afin qu’il puisse construire sa maison de retraite, il profita pour en parler à l’un de ces condisciples d’école qui s’occupait du service des affectations des fonctionnaires. Il lui expliqua la raison pour laquelle il voulait qu’il soit affecté à Divo ou à Tiassalé. Mais malheureusement, quand la décision tomba, il se trouva projeté à Boundiali, au Nord de la Côte d’Ivoire !
         Mon père prit cela avec beaucoup de philosophie… En ce mois de Septembre 1977, nous quittions Sassandra pour Boundiali. Nous parcourions environ 700 km pour y arriver.
         Les jours qui ont suivi notre arrivée à Boundiali, notre père a reçu pour cadeau de bienvenue  un panier de pintades, comme pour vous lui dire que son bonheur viendrait de cette ville, contrairement à ce qu’avait pensé son ami !
         Les neuf années que nous avions passées à Boundiali ont permis à mon père de construire successivement deux maisons, celle de son grand-frère et la sienne. Et à moi, le narrateur, l’éclosion de la plupart de mes œuvres !

Constant Ory.



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