Constant
Ory, le poète de la nature
Tendresse et Passion est une
Anthologie de poésie de 26 auteurs
francophones sortie aux éditions L'Encre
Bleue, une jeune maison d’éditions pleine d’avenir dirigée avec maestria par Charles Pemont, dont la Collection Bleue.Vers
accoucheuse de cette œuvre est confiée à Mme Clémentine Tataclé. Elle parle
uniquement de l’Amour, une manière de continuer l’œuvre de ce grand défenseur
de l’Amour que fut Saint Valentin.
Une
très belle couverture d’Eden invite le lecteur à cette danse des dômes, avec
une rose étendue de tout son long sur la plage. Subdivisée en deux parties,
dont Tendresse
féminine renfermant des poétesses telles que Marie Bodin-Bougelot, Linda Gnoka, Arielle Alby, Aminata Kané,
Marjolaine Goué (Holy Dolorès), Esmeralda Poupoin, Christelle Lafont, Josiane
Carole Gnoka, Valérie Moya Lobabie, et Passion, les poètes
Mehdi Takoust (Armée de l’Air),
Josué Guébo, Tayeb Herchi, Bill Oxo, Abdou Simon Senghor, Essy Z. Ebony, Arsène
Ablo, Cédric Marshall Kissy, Max Tan, Serge Blé, Aimé Comoé, Vincent Atchoumou,
Judicaël Guépié, Ange N’Da Kouamé, Immac Adokan Kouadio, Nicaise N’Guessan,
Constant Ory, elle nous fait voyager dans la profondeur de la vraie poésie,
une poésie qui parle à notre âme, triture doucereusement notre esprit.
Le poète que
lacultureplurielle reçoit aujourd’hui porte le nom d’auteur de Constant Ory. Il
se qualifie comme le poète de la nature. Ayant été piqué par le virus de
l’écriture depuis les années 1983, il intervenait de temps en temps dans les
journaux pour se faire connaître. Jusqu’à ce que l’émission radiophonique Une voix dans la nuit de Mireille
N’Doulou Pango, marraine du Clap (Club des Amis de la Poésie), en vogue dans
les années 1995, le fasse connaître aux auditeurs noctambules de Radio Fréquence
2, à travers ce long poème Sahel qu’il lut cette nuit-là non sans grande
émotion :
SAHEL
O ! Sahel
Site sans joie
Au soleil de malheurs
Longtemps
Sur vos routes mille et uniques
J’ai marché
J’ai vu votre crépuscule dé-so-lant
J’ai entendu vos cris d’agonie lointains
Sans piano, sans guitare, sans balafon
J’ai senti votre vent sec-dur
En signe de faim et de misère
O ! Sahel
Sahel des guerres intestines
Sahel poussiéreux
Aux êtres sans âme
Je n’entends plus vos chants romantiques d’hier
Avec kora, avec tam-tam, avec flûte
O ! Sahel
Je voudrais tant vous écouter
Ecouter votre douce voix de Rossignol
Mais l’écho me ramène une voix monotone
O ! Sahel ! Sahel !
Pouvez-vous me donner
Vos piano, guitare, balafon
Kora, tam-tam, flûte
Pour chanter ces morts
Morts de faim
Morts de soif
Morts d’ignorance
O ! Sahel
Sans cesse vous vous étalez
Le long des lacs asséchés
Et des forêts massacrés
Donnez-moi vos
Piano, guitare, balafon
Kora, tam-tam, flûte
Pour que je chante pour tous ces êtres
Etre au regard figé
Etre au ventre famélique
Etres délaissés !
O ! Sahel
Que puis-je faire pour vous
Avec pour seule arme ma poésie
Je vis dans un espace
Où le Tonnerre est un sans-voix
Où mon champ de marche est un labyrinthe
Où la poésie est futilité
Où le coq ne chante plus
Donnez-moi vos
Piano, guitare, balafon
Kora, tam-tam, flûte, tambour !
Pour que ma voix porte loin
Vos messages douloureux
O ! Sahel !!!
Lacultureplurielle : Tu
es désormais auteur à partir de l’anthologie Tendresse et Passion des 26 auteurs francophones parue aux Editions
Encre Bleue le 18 Février 2012, quel est ton premier sentiment ?
Constant Ory :
J’éprouve un sentiment de joie profonde en prenant cette main tendue de
l’éditeur Charles Pemont, un ami avec qui je partageais les mêmes passions. Imaginez
que mon aventure a commencé en 1983 avec un premier envoi de manuscrit poétique
aux NEA de Dakar !
La cultureplurielle : Ensuite !
Constant Ory :
Avec le refus diplomatique de l’éditeur ! Mais n’empêche, le monde de
l’édition a toujours été ainsi, à l’instar de la vie humaine elle-même !
Dans la vie humaine, rien ne s’acquiert aussi facilement. Prenons le cas du
grand poète Victor Hugo dont une de ses premières
œuvres fut aussi refusée par une maison d’édition, avant sa plénitude !
La cultureplurielle : Dans cette anthologie, tu es auteur de trois
poèmes : Didadi, Flûkoratam et Vénus. Peux-tu nous parler un peu de
Didadi ?
Constant Ory :
L’histoire de Didadi est partie d’une photo présentant une très belle fille
Malinké parue dans le journal Fraternité-Matin. Dès lors, une sensation bizarre
me poussa à écrire un poème pour lui rendre hommage. Ce jour-là j’étais en
compagnie d’un des condisciples du secondaire du poète Josué Guébo, Traoré
Ismaël. Comme je me posais des séries de questions sur l’origine de cette fille,
il me dit qu’elle était Malinké et représentait la danse Didadi dansée pendant
les cérémonies de mariage… Et pour le reste, je laisse les lecteurs décortiquer
ce poème aimé par Charles Pemont, Hyacinthe Kakou… Voici brièvement expliquée
l’histoire de Didadi !
Lacultureplurielle : Peux-tu nous lire quelques vers de ce poème
assez particulier ?
Constant Ory :
« Didadi / Visage lointain / Dont la cadence des pas / Rythme avec
l’innocence / Laisse-moi te contempler / Du haut du mont Kimandjaro… ».
Lacultureplurielle : As-tu des auteurs préférés ?
Constant Ory :
Au niveau de la poésie, Victor Hugo, Lamartine, Verlaine, Baudelaire… Quant au
genre romanesque, parmi tant d’autres, je citerai René Maran, Camus, Léon
Tolstoï, Marcel Pagnol… La préface de René Maran dans Batouala constitue
en-elle seule un chef d’œuvre. Et concernant l’Afrique je citerai le nom de
tous les poètes et romanciers ainsi que ceux de l’Anthologie Tendresse et Passion !
Lacultureplurielle : Outre l’anthologie
Tendresse et Passion, es-tu auteur d’une autre œuvre ?
Constant Ory :
Un recueil de poèmes Un soleil dans tes
larmes, édité par les soins de la Poétesse Paulette Ménétrier en France, et
un recueil de nouvelles De la nuit au
jour… dont un contrat d’édition a été signé avec la maison Edilivre. Sous
forme de manuscrits, j’ai des romans, des livrets sur l’expérience pratique de
la vie terrestre. Et peut-être un jour j’écrirai mon autobiographie.
Lacultureplurielle : Quand tu jettes un coup d’œil sur ton passé
en général, quelle leçon en tires-tu ?
Constant Ory : En passant, que le lecteur sache que je suis un
adepte de Gandhi. De la même manière que je le suis pour Martin Luther King et
Tolstoï. En Gandhi, je vois la non-violence, Martin Luther King, l’amour pour
son métier, et, Tolstoï, la lecture de son roman sentimental La sonate à Kreutzer. Je suis vraiment
venu de très loin. Mon ambition véritable était de devenir un expert comptable,
car j’aimais les mathématiques, et puis, au fur et à mesure, cela s’est éteint en moi aussi bizarrement.
C’est que par moments, lorsque je pensais aux chiffres, des images répétitives
venaient en mon esprit telle une vision : « Je voyais des policiers qui venaient me menotter, m’accusant de faux en
écriture comptable ». Et quand un jour de l’année 1983, dans une ville
du nord de la Côte d’Ivoire du nom de Boundiali, quelque chose me dit « Va acheter un cahier et mets-toi à
écrire ! », cela changea immédiatement le cours de ma vie. Pour
ainsi dire, chacun de nous, quelles que soient les difficultés du moment, doit
toujours écouter son fort intérieur, être ouvert à toutes les tendances
religieuses, car Dieu le Tout-Puissant a dispatché un peu partout le secret de
la vie. Pour paraphraser Gandhi, je dirai qu’il a mis «la Purification dans le Bouddhisme, la Lumière dans le Christianisme et la Connaissance dans l’Islam ».
Lacultureplurielle :
Nous sommes à la fin de ton interview. N’as-tu pas un dernier mot à dire ?
Constant Ory : Je dirai un remerciement à mon Feu père Bernard
Ory, ma mère Hèlène Houssou, mes sœurs, Simone, Delphine, Antoinette, Léontine,
Claire, Brigitte, Anasthasie ; mes frères Jérôme et Philippe, à ma
marraine Mireille N’Doulou Pango, aux membres du Club des Amis de la poésie
(Brek, Kalifa, Romina Kouakou, Bakary, Nicodème, Adigun, Amani Joachim), à mes
condisciples de la mission catholique de Sassandra (Bah Tioulé Boniface,
Mafongo Ernest, Soumahin Essy Paul Roland, Adiko Joseph, Sibi Emmanuel, Dibi
Patrice, Kouao Bernard), sans oublier bien sûr Charles Pemont, mon ami et
éditeur (à qui je réitère ma proposition d'utiliser certains poèmes de l'anthologie pour des compositions musicales), pour cette main tendue incommensurable, Paulette Ménétrier et Marie
Christine Bouillet, ces femmes au cœur d’or.
Pour ceux et celles qui veulent m'écrire, mon contact est : constantory@gmail.com.
Pour ceux et celles qui veulent m'écrire, mon contact est : constantory@gmail.com.
Interview
réalisée par lacultureplurielle : www.lacultureplurielle.centerblog.net.
Information
importante : Que les
auteurs de l’anthologie Tendresse et
Passion qui veulent se faire interviewer, envoient leur mail via lacultureplurielle@gmail.com pour une
éventuelle interview personnalisée qui leur sera soumise par une fiche de
question-réponse à renvoyer à la même adresse.
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