je dédie ce poème de Birago Diop, en ce jour du Mardi 20 Mars 2012 j'entendis le chant du cygne.
Souffles
Écoute plus souvent
Les Choses que les Êtres
La Voix du Feu s'entend,
Entends la Voix de l'Eau.
Écoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots :
C'est le Souffle des ancêtres.
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans l'Ombre qui s'éclaire
Et dans l'ombre qui s'épaissit.
Les Morts ne sont pas sous la Terre :
Ils sont dans l'Arbre qui frémit,
Ils sont dans le Bois qui gémit,
Ils sont dans l'Eau qui coule,
Ils sont dans l'Eau qui dort,
Ils sont dans la Case, ils sont dans la Foule :
Les Morts ne sont pas morts.
Écoute plus souvent
Les Choses que les Êtres
La Voix du Feu s'entend,
Entends la Voix de l'Eau.
Écoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots :
C'est le Souffle des Ancêtres morts,
Qui ne sont pas partis
Qui ne sont pas sous la Terre
Qui ne sont pas morts.
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans le Sein de la Femme,
Ils sont dans l’Enfant qui vagit
Et dans le Tison qui s enflamme.
Les Morts ne sont pas sous la Terre :
Ils sont dans le Feu qui s'éteint,
Ils sont dans les Herbes qui pleurent,
Ils sont dans le Rocher qui geint,
Ils sont dans la Forêt, ils sont dans la Demeure,
Les Morts ne sont pas morts.
Écoute plus souvent
Les Choses que les Êtres
La Voix du Feu s'entend,
Entends la Voix de l'Eau.
Écoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots,
C’est le Souffle des Ancêtres.
Il redit chaque jour le Pacte,
Le grand Pacte qui lie,
Qui lie à la Loi notre Sort,
Aux Actes des Souffles plus forts
Le Sort de nos Morts qui ne sont pas morts,
Le lourd Pacte qui nous lie à la Vie.
La lourde Loi qui nous lie aux Actes
Des Souffles qui se meurent
Dans le lit et sur les rives du Fleuve,
Des Souffles qui se meuvent
Dans le Rocher qui geint et dans l'Herbe qui pleure.
Des Souffles qui demeurent
Dans l’Ombre qui s'éclaire et s'épaissit,
Dans l’Arbre qui frémit, dans le Bois qui gémit
Et dans l’Eau qui coule et dans l'Eau qui dort,
Des Souffles plus forts qui ont pris
Le Souffle des Morts qui ne sont pas morts,
Des Morts qui ne sont pas partis,
Des Morts qui ne sont plus sous la Terre.
Écoute plus souvent
Les Choses que les Êtres
La Voix du Feu s'entend,
Entends la Voix de l'Eau.
Écoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots,
C'est le Souffle des Ancêtres.
Birago DIOP
LA VIE DE ZADI ZAOUROU
Né en 1938 à Soubre, Bernard Zadi Zaourou, fut
docteur d'Etat ès Lettres de l'Université de
Strasbourg, Maître de conférences à l'Université
d'Abidjan et créateur de la célèbre
compagnie théâtrale Didiga en 1980.
De 1993 à 2000 il occupa la fonction de Ministre
de la Culture de Côte d'Ivoire.
Au niveau de l'écriture, Bernard Zadi Zaourou fut
auteur de plusieurs œuvres qui
sont entre autres : Césarienne, Céda, Abidjan. 1984,
La Tignasse, Céda, 1984, Fer de Lance,
NEI, Abidjan Neter 2002, Les Sofas, L’Harmattan,
1983...
Comme l'a dit Birago Diop, certes le corps physique
de cette grande bibliothèque
s'en est allé mais il reste toujours présent dans
la cité des arts avec ses œuvres
multidimensionnelles, ses chroniques dans le
Journal Fraternité Matin.
"Zadi est mort, mais n'est pas mort!".
Constant Ory.
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