vendredi 23 mars 2012

LES POEMES ET CHANSONS DE MES ANNEES PRIMAIRES


Je me rappelle…
Je me rappelle comme si c’était hier
Les poèmes et chansons qui ont marqué mon enfance
Je me rappelle ces coups de chicottes
Je me rappelle ces cents  bâtonnets
Je me rappelle la plume et l’encrier
Je me rappelle ces souvenirs inoubliables!...

                            Constant Ory.

I - Prière d'un petit enfant nègre
Seigneur
je suis très fatigué
je suis né fatigué
et j'ai beaucoup marché depuis le chant du coq
et le morne est bien haut qui mène à leur école
Seigneur je ne veux plus aller à leur école ,
faites je vous en prie que je n'y aille plus
Je veux suivre mon père dans les ravines fraîches
quand la nuit flotte encore dans le mystère des bois
où glissent les esprits que l'aube vient chasser
Je veux aller pieds nus par les sentiers brûlés
qui longent vers midi les mares assoiffées
je veux dormir ma sieste au pied des lourds manguiers
je veux me réveiller
lorsque là bas mugit la sirène des blancs
et que l'usine
ancrée sur l'océan des cannes
vomit dans la campagne son équipage nègre
Seigneur je ne veux plus aller à leur école
faites je vous en prie que je n'y aille plus
Ils racontent qu 'il faut qu'un petit nègre y aille
pour qu'il devienne pareil
aux messieurs de la ville
aux messieurs comme il faut;
Mais moi je ne veux pas
devenir comme ils disent
un monsieur de la ville
un monsieur comme il faut
Je préfère flâner le long des sucreries
où sont les sacs repus
que gonfle un sucre brun
autant que ma peau brune
Je préfère
vers l'heure où la lune amoureuse
parle bas à l'oreille
des cocotiers penchés
écouter ce que dit
dans la nuit
la voix cassée d'un vieux qui raconte en fumant
les histoires de Zamba
et de compère Lapin
et bien d'autres choses encore
qui ne sont pas dans leur livre .
Les nègres vous le savez n'ont que trop travaillé
pourquoi faut il de plus
apprendre dans des livres
qui nous parlent de choses
qui ne sont point d'ici.
Et puis
elle est vraiment trop triste leur école
triste comme
ces messieurs de la ville
ces messieurs comme il faut
qui ne savent plus danser le soir au clair de lune
qui ne savent plus marcher sur la chair de leurs pieds
qui ne savent plus conter de contes aux veillées
Seigneur je ne veux plus aller à leur école.

GUY TIROLIEN, Balles d'or


















II - LES BEAUX JOURS DE L’AMITIE

Ils ne sont plus les beaux jours de l'amitié
Tous mes amis ont quitté les cotonniers
Ils sont partis au pays du grand repos
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe

(Refrain)
Me voilà, me voilà, tout brisé par les travaux.
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe

Pourquoi pleurer quand mon coeur est toujours gai ?
Pourquoi gémir quand ils ne peuvent revenir ?
Depuis longtemps, ils sont tous partis là-haut
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe

(Au refrain)
Où sont-ils donc les amis qu'on aimait tant
Et ces enfants qu'on berçait si doucement?                                                                                   
Ils sont heureux, près d' eux j'irai bientôt,
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe.
Paroles: Georges Darcy. Musique: Fanny Cornet, Jean-Luc d’Assas Titre original: "Plantation song"

 
 III- Le Laboureur et ses enfants

Jean de La Fontaine
Travaillez, prenez de la peine :
C'est le fonds qui manque le moins.
Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
"Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage
Que nous ont laissé nos parents :
Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'oût :
Creusez, fouillez, bêchez ; ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse."
Le père mort, les fils vous retournent le champ,
Deçà, delà, partout....
si bien qu'au bout de l'an
Il en rapporta davantage.
D'argent, point de caché. Mais le père fut sage
De leur montrer avant sa mort
Que le travail est un trésor.





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